vendredi 3 juin 2016

Retour en terre forézienne


Est-ce que cela relève de la psychiatrie ou de la passion, mais même lorsque je suis en vacances, je ne peux m'empêcher d'aller visiter des producteurs de vins. Certains avec qui nous travaillons déjà – comme Verdier-Logel et le Gaec du Pic – ou d'autres comme Guy Bonnand ou les Deplaudes de Tartaras


Ma première étape fut donc chez Odile et Jacky Verdier-Logel afin de (re)découvrir leur 2015. Je les avais déjà dégustés à Angers en Février, mais ils ont bien évolué depuis. C'est leur neveu Maxime qui est de "corvée" de débouchage et de service. 

Nous démarrons par deux nouveautés qui ne vont pas tarder à sortir : un Riesling et un Gewürztraminer. Le premier s'appelle Loyela Blues, le second Pupschen


Loyela Blues 2015 : le nez fait très Riesling, sur des notes de mandarine et de terpènes d'agrume. La bouche a la rondeur des autres cuvées "blanches" du domaine, avec un surcroît de tension. Toutefois, il n'y a pas l'acidité incisive typique du cépage. On retrouve en finale les terpènes et la mandarine du nez, avec une noble amertume. Idéal pour ceux qui trouvent le Riesling trop acide :-)

Puschen 2015 : le nez fait bien Gewürz sans être trop entêtant, plus axé sur les épices que sur la rose. La bouche a la même rondeur que la précédent, mais avec un côté salin/minéral/épicé plus marqué, lui apportant du caractère. La finale, sans sucres résiduels, se poursuit dans la même veine, avec encore plus d'épices et de minéralité. Jacky aurait aimé un peu plus de douceur en finale : ce sera pour la prochaine fois. 

J'ai regoûté en parallèle Pierrelune et Sentimentale. Y a pas : je préfère Sentimentale, plus frais et équilibré. Ça tombe bien : c'est celle que nous avons sélectionnée cette année ;-)


Puis arrivent les rouges...

Gourmet 2015 : une vraie réussite en 2015. J'en avais parlé ICI. Depuis, il s'est affiné et harmonisé, et n'est plus qu'un concentré de gourmandise, parfaitement équilibré (et déjà prêt à être bu).

Volcanique 2015 : là aussi, le vin a gagné en finesse, et a évolué sur des notes plus mûres (prunes) et épicées. S'il vous reste des 2014, plus frais et vigoureux, nous vous conseillons de les mettre de côté et d'attaquer les 2015 dès maintenant. Leur garde sera moins longue, et ils ne seront pas meilleurs que dans les prochains mois.

Poycelan 2015 : la mise en bouteille est récente. Le nez est encore réduit. En bouche, la matière est dense et veloutée, déjà très accessible, loin du "monstrueux" 2014. Comme Volcanique, il vaut mieux boire ce vin en priorité et oublier les 2014 (nota : nous avons déjà des 2015 en stock. Vous pouvez nous les réclamer). 

Rézinet 2015 : la grande surprise du millésime. La parcelle a été vendangée la première, et a été entièrement vinifiée en grappes entières. Cela se  sent au nez, fin et frais, bien marquée par la rafle mûre. Et en bouche, il y a une fraîcheur et une tension que l'on ne retrouve pas dans les autres cuvées. L'ensemble est vraiment élégant. À l'aveugle, on pourrait partir sur un joli Pinot noir.

Syrah 2015 (à venir) : nez assez discret. Bouche ronde et fraîche,  bien équilibrée, Finale expressive sur l'olive noire et les épices. Gourmand et étonnant !

J'ai ensuite mangé sur place en compagnie de la famille et de leurs employés (radis maison, veau tendrissime et délicieuse tarte aux pommes). 


La digestion n'était pas finie lorsque je me suis rendu à la boutique de Vin & Pic à Boisset Saint-Priest. Christine Demeure m'attendait pour une dégustation exhaustive de la production en bouteille.

Les blancs secs, d'abord.

Diana 2015 : le nez est discret. Par contre, la bouche est ronde, fine et gourmande, déjà harmonieuse, même si elle sera sûrement encore meilleure dans quelques mois.

Lie 2014 (à venir) : nez fin, grillé (réduction bourguignonne + barrique). La bouche est droite, tendue, séveuse, d'une grande intensité, moins joufflue que les millésimes précédents (l'effet 2014...). 

Rav par 6 2013 : le nez est très fin, sur des notes fruitées/miellées. La bouche est ronde, pulpeuse, avec l'impression de croquer dans le grain de raisin. Miam !

Aldebertus 2015 : le nez est très abricot/pêche. La bouche est ample, douce, avec moins de tension et d'acidité que 2014. C'est pas désagréable, mais je suis moins fan (si c'est pas du caviste honnête, ça).

Interlude avec le Seibel rosé qui vaut quasiment un Tavel dans un style vineux/épicé, le prix qui pique en moins...


Puis les rouges...

Thomas 2014 (gamay) : nez très frais, appétant. Bouche toute aussi fraîche, tonique, avec des notes de rafle très sympa. J'aime beaucoup (pour en avoir, adresser une pétition à Eric R.)

Caractère 2014 (gamay, toujours) : même style que Thomas, avec plus de niaque et d'intensité. Du caractère,quoi ! (itou : pour en avoir, etc...)

Sanguine 2014 (gamay teinturier) : nez sur les fruits noirs bien mûrs et des notes ferreuses et fumées. Bouche élancée, intense, séveuse, épicée, avec une finale quasi-jubilatoire. De la bombe !

Syrah 2014 : nez épicé. Bouche ample, fine, gouleyante, avec une finale bien épicée. Le vin de copains par excellence.

Syrah Merlot 2014 : nez de ouf sur la crème de cassis. Bouche pas totalement en place, un peu bourrue, toujours à fond sur le cassis. Ensemble sympa... si on aime le cassis ;-)

Seibel 2014 : nez fin et complexe sur des notes de cerise, de fleurs et d'épices. Bouche soyeuse, élégante, avec de la chair et de la fraîcheur. Inconditionnellement fan !

Bacco 2014 : beaucoup plus brutal, avec une acidité assez marquée. Ceci dit, il y a une grosse et belle matière en arrière-plan. Il va falloir attendre un an ou deux pour que tout cela s'harmonise...

Et puis les douceurs...

Rosé d'autrefois 2014 : frais, gourmand, avec une belle tension et un sucre discret. Bien.

Cluya H 12 : nez très "rancio catalan". Par contre, en bouche, c'est l'opposé total : vif, limite tranchant, avec un sucre superbement intégré, une longue finale épicée. Assez génial, dans son genre.

Tchalande 2014 : nez confit, tentateur entre fruits jaunes et fruits exotiques. Bouche d'un équilibre superlatif, entre matière onctueuse et acidité limite tranchante. Finale longue et jouissive. Une petite merveille !


Entre temps, Pierre Rolle est arrivé. Il me propose de me faire visiter le lieu de production et de me faire déguster les 2015 encore en élevage.  Volontiers !


Des garde-vins qui contiennent une partie de Thomas et de Caractère. Ils sont encore meilleurs que les 2014. 


Un des chais à barrique : là, j'ai dégusté Seibel, Sanguine et Bacco. Là aussi de (très) grandes réussites. Je serais curieux de placer ces vins dans des dégustation de vins 3-4 fois plus chers. Je crois qu'ils feraient des dégâts... 

Pour finir, Cluya 2013 : totalement différent du 2012 (cépage différent). Le nez est très liqueur de Marasquin (cerise confite et noyau). En bouche, aussi de la cerise, mais avec une fraîcheur, une tonicité et une gourmandise incroyable. D'la bombe !


Merci à Christine et à Pierre pour leur accueil !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire